S’il y a une chose dont on a beaucoup entendu parler au Nouveau-Brunswick dans les 25 dernières années, c’est bien que toutes les régions de la province ne profitent pas des mêmes capacités de se développer.
Pas question ici de faire des comparaisons. Chacun le fera selon sa réalité. Par contre, ce qui est évident, c’est que notre province n’atteindra jamais une prospérité globale tant et aussi longtemps que toutes les régions ne seront pas capables de se développer et de créer de la richesse.
Et attention, selon nous, richesse peut avoir plusieurs définitions. On peut penser à des projets de développement économique oui, mais aussi à du développement artistique et culturel, à du développement communautaire ou au niveau des sports et loisirs. La ruralité offre des richesses différentes que celles qui peuvent se trouver en milieu plus urbanisé. C’est d’ailleurs la raison pourquoi il faut que la réforme de la gouvernance locale prenne en considération les différentes réalités de la province. On n’arrivera à rien avec une solution unique pour tout le monde. Il faut plutôt mettre en place un système qui permet à chaque région d’avoir accès aux outils dont elle a besoin. Mais bon, on s’écarte un peu du sujet, ici…
Des outils de développement – de quoi parle-t-on ?
Le développement d’une communauté repose sur plusieurs piliers. L’un d’eux est la capacité d’imaginer et de développer des projets novateurs. La phase de développement est souvent longue et apporte son lot de surprises et, disons-le, d’embuches. Les gens qui travaillent dans le développement, peu importe sa nature, vous diront que ça n’est jamais une belle route droite.
Il est donc reconnu qu’avoir des équipes qui ont des employés pour travailler au développement de projets permet de les faire avancer de façon soutenue. La grande majorité des municipalités ont des employés qui ont cette responsabilité, de voir au développement de projets. Ils le font souvent avec des groupes de bénévoles. Oui, parce que les gens de la place sont un élément essentiel de tout projet qui vise à améliorer ou à faire grandir une municipalité.
Un autre outil important : les structures formelles. On ne parle pas de structures physiques ici, mais bien d’organisations - par exemple, les Chambres de commerce, les associations touristiques, les organisations d’amélioration des centres-villes et évidemment les municipalités. En ayant un groupe qui est constitué, qui a une méthode de fonctionnement et de prises de décision et des employés, le développement de projets est plus organisé et soutenu.
Regrouper les ressources pour avoir plus de moyens
L’histoire récente du Nouveau-Brunswick amène à conclure que plus une municipalité ou une région a de moyens, plus elle peut mettre en œuvre des projets, des services et initiatives. Le rapport sur la fiscalité municipale au Nouveau-Brunswick, intitulé L’avenir de la gouvernance locale au Nouveau-Brunswick : le temps d’agir publié par l’AFMNB en septembre 2020 présente les écarts de capacités entre les cités, les grandes et les petites municipalités.
À la lecture du rapport, on comprend rapidement que les municipalités qui ont le plus de population ont souvent plus de capacités de développement et sont capables de répartir le coût des services et des infrastructures afin que le coût par personne soit moins élevés.
Ceci ne veut pas nécessairement dire que les très grandes agglomérations soient la solution à tous les problèmes. Ce n’est pas le cas.
Par contre, ceci démontre que les très petites municipalités font face à des enjeux importants et que la situation demande qu’on s’y attarde rapidement pour renverser la vapeur.
Agir aujourd’hui pour sécuriser demain
Autre point important à retenir à propos du développement – c’est un long processus ! Peu importe où on se trouve dans la province, les changements apportés par la réforme sur la gouvernance locale ne se feront pas sentir du jour au lendemain. Changer le cours du manque de prospérité globale, c’est un travail de longue haleine.
Mais pour arriver à passer d’une province très dépendante des transferts fédéraux à une province qui a les moyens de ses ambitions, il faut accepter de changer ce que nous avons connu jusqu’ici. Et les changements ne seront pas parfaits. Mais il faut bien commencer quelque part.
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