Dieppe, jeudi 15 février 2024 — Lors d’une conférence de presse conjointe ce matin, le Conseil économique du Nouveau-Brunswick (CENB) et l’Association francophone des municipalités du Nouveau-Brunswick (AFMNB) ont tenu à rappeler au gouvernement fédéral et aux députés fédéraux de la province que le plan de réduction du nombre des permis délivrés pour la population étudiante internationale entraînerait des conséquences néfastes sur la vitalité des communautés francophones au Nouveau-Brunswick.
De gauche à droite: le président de l’AFMNB, Yvon Godin, le PDG du CENB, Gaëtan Thomas, le VP de l’UMoncton, Gilles Roy, et le PDG du CCNB, Pierre Zundel. Photo: Jean-Marc Doiron, CCNB.
« Il est très difficile pour nous de comprendre l’approche du gouvernement fédéral. Nos entreprises peinent à trouver de la main-d’œuvre qualifiée et ces personnes qui fréquentent le CCNB et l’Université de Moncton nous aident à faire face à cette crise. Le plan du gouvernement va à l’encontre des efforts de plusieurs organisations pour attirer davantage de nouveaux arrivants et nouvelles arrivantes. Est-ce qu’il comprend les répercussions que ceci aura sur notre développement socio-économique, quelles mesures prendra-t-il pour assurer l’accès pour nos entreprises aux étudiants et étudiantes de l’international cette année et à l’avenir? » demande le PDG du CENB, Gaëtan Thomas.
L’AFMNB et ses 30 municipalités membres sont à l’œuvre depuis des années pour attirer de nouveaux arrivants et arrivantes francophones et assurer leur intégration permanente dans nos communautés. « Les étudiants et étudiantes internationaux vivent ici, apprennent à connaître nos façons de faire et participent au marché du travail et à la vie communautaire. C’est un maillon essentiel de nos efforts de recrutement dans la communauté internationale. Le plan du ministre Miller ne prend pas en considération les défis particuliers de l’attraction d’immigrants et d’immigrantes en milieu francophone minoritaire. Pourtant, il a l’obligation de le faire en vertu de la Loi sur les langues officielles. Nous demandons donc au gouvernement fédéral de reconnaître l'importance cruciale de cette population étudiante francophone pour la province et de mettre en place des mécanismes pour permettre à un nombre suffisant d’étudiants internationaux de venir au Nouveau-Brunswick pour permettre à notre province de continuer à accueillir ces nouveaux talents que nous souhaitons garder dans nos régions après leurs études », lance Yvon Godin, président de l’AFMNB.
Les deux organismes tiennent à rappeler que cette population étudiante est essentielle dans la province pour pouvoir livrer un grand nombre de services au public, notamment dans le domaine de la santé.
Des critères désavantageux et une rentrée en péril
Le PDG du CCNB, Pierre Zundel et le vice-recteur à l’enseignement et à la recherche de l’Université de Moncton, Gilles Roy, ont également participé à la conférence de presse.
Depuis l’annonce du ministre Miller, le processus d’admission des étudiants internationaux est en pause. « Nous sommes en plein dans la période où nous transigeons avec les étudiants et étudiantes qui veulent venir étudier au Nouveau-Brunswick. Le processus est déjà long et complexe. Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre que les gouvernements s’entendent sur les détails. Il faut bouger rapidement pour ne pas laisser ces gens en plan et mettre à risque notre capacité de réaliser notre mission et contribuer à la pénurie de main-d’œuvre et à l’atteinte des cibles d’immigration francophone », explique Gilles Roy.
Pour Pierre Zundel, les chiffres évoqués par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) démontrent une incompréhension de la réalité du Nouveau-Brunswick, et en particulier celle des francophones, pour concrétiser des inscriptions étudiantes internationales. « Entre le nombre d’offres que nous faisons et le nombre d’étudiants et d’étudiantes qui remplissent tous les critères et qui arrivent au CCNB et à l’Université de Moncton, on parle de taux de conversion qui sont de l’ordre de 36% dans le meilleur des cas. Ainsi, à titre d’exemple, avec la différence entre le taux de conversion de 60% d’IRCC et le 36% qu’a connu le CCNB en 2023, le collège n’aurait seulement que 430 personnes en provenance de l’international en première année cet automne comparativement aux 720 qu’il a accueillis l’automne dernier. Il faut que le ministre Miller et ses fonctionnaires permettent à nos institutions de faire plus d’offres pour nous donner la chance d’atteindre la cible de permis d’études qu’ils ont annoncée dès le départ», conclut le PDG du CCNB.
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Renseignements :
Emmanuelle Chapados
coordonnatrice des communications
AFMNB
(506) 542-2622 poste 2441
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